Au sein d’une organisation (entreprise, association…), la gestion de crise est un moment-clef qui peut être vécu comme un échec, mais qui peut également se révéler source d’enseignements. Un des outils de valorisation de ces crises et de développement des compétences de l’organisation est le processus dit d’ « apprentissage organisationnel ».
Qu’est-ce qu’un processus d’apprentissage organisationnel ?
Le processus d’apprentissage organisationnel est un processus d’amélioration au sein d’une organisation, qui implique l’interaction de plusieurs individus et collectifs (à plusieurs échelles : groupe, au sien de l’organisation, ou même inter-organisation) et qui a pour objectif d’atteindre des buts définis pour l’organisation. Il regroupe plusieurs concepts et méthodes servant à faciliter les processus d’apprentissage au sein de l’entreprise.
L’apprentissage organisationnel est une méthode particulièrement adaptée au monde d’aujourd’hui, dans lequel les organisations sont confrontées à des challenges qui évoluent rapidement, dans un monde à la complexité croissante. Celles-ci ont besoin de plus de flexibilité dans les pratiques, la hiérarchie et la décentralisation des connaissances.
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Le concept d’apprentissage organisationnel se base sur plusieurs caractéristiques.
Tout d’abord des responsables qui soutiennent ces idées, pour apporter la dynamique nécessaire, l’apprentissage organisationnel ne peut pas fonctionner sans l’appui de la hiérarchie. Il est également nécessaire de pratiquer une culture des améliorations continues, en rappelant les valeurs de l’organisation, en renforçant les objectifs, et en prévoyant des critères de mesure des bénéfices de cette méthode dans le temps. Il est nécessaire de mettre en place une structure pour ces apprentissages, en définissant les responsabilités de chacun au sein de l’organisation et en formalisant la coordination et la création d’un réseau. Enfin, Il faut rendre l’apprentissage organisationnel routinier, qu’il devienne un processus intuitif et inclus dans la routine de travail de l’organisation : prévoir des réunions, développer des plateformes…
En pratique, lorsque, dans une organisation, un résultat n’est pas conforme aux attentes, un individu ou un groupe au sein de l’organisation a pour tâche de comprendre pourquoi il y a une différence entre le résultat obtenu et le résultat attendu. Ainsi, ce qui aurait pu être perçu comme un échec de l’organisation devient un apprentissage. Pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné, les outils sont basés sur des discussions, des apports d’équipes extérieures (discussions internes, consultation d’experts externes) et la constitution de théories concernant ce qui s’est passé. Ainsi, la prochaine action entamée par l’organisation pour répondre au problème original aura fait l’objet d’une étude poussée, ce qui représente au long terme une plus-value pour l’entreprise.
Pour aller plus loin, on peut citer Levitt and James March. Ceux-ci observent que dans une organisation qui n’a pas mis en place des techniques d’apprentissage organisationnel, les pratiques sont toujours les mêmes, et basées sur des routines. La création de ces routines a certainement fait l’objet de tâtonnements par le passé, mais cette expérience a été perdue au profit de l’établissement d’un processus déterminé empiriquement comme le plus efficace. Le produit que souhaite une organisation est en effet un résultat positif plutôt que la méthode avec laquelle les équipes sont arrivées à ce résultat, ainsi qu’un historique des résultats négatifs obtenus durant la procédure. Pourtant nous sommes aujourd’hui à l’âge des technologies, dont l’information est la nouvelle valeur clef. Cet apprentissage est en effet coûteux en temps et en moyens. Cependant les bénéfices de l’apprentissage organisationnel sont assurés sur le long terme.
Les organisations cherchent souvent une rapidité d’exécution, et si un résultat diffère du résultat attendu, il est attendu une action immédiate, sans prendre le temps de l’analyse et du recul. Ceci est particulièrement vrai dans le monde compétitif actuel. C’est donc à l’organisation de forcer cet apprentissage organisationnel, en créant un environnement favorable à cette approche et en diminuant les procédures formelles qui pourraient l’entraver.